Mon adolescence a été marquée par les nombreux romans de SF et de « fantasy » que j’ai dévorés. Je pense par exemple à l’écrivain américain du début du 20ième siècle, Abraham Meritt, sans doute peu connu de la génération actuelle. Ses romans ont alimenté mon imaginaire plus que de raison. Visiter et arpenter par l’esprit les mondes mythiques qu’il faisait vivre et où le surnaturel avait sa place, était une véritable source de joie pour moi (c’était bien avant l’époque des jeux vidéos d’heroic fantasy).
Quel bonheur lorsqu’à l’âge adulte, grâce à ma rencontre avec IRIS, j’ai pu retrouver un peu de cette magie dans la vie réelle, en participant au projet Dordogne – un projet de recherche sur l’art pariétal en Dordogne – en tant qu’intuitif.
Quand j’aborde une session, je me sens comme le héros de La Nef d’Ishtar, un des romans de Meritt : un archéologue (tiens, tiens) est debout devant un gros bloc de pierre exhumé ; après quelques coups de piolet, il s’en détache une nef ; contre toute attente, l’archéologue « plonge » à bord de ce navire et se retrouve à l’époque mythique où il naviguait en mer. Je vous fais grâce de sa rencontre avec la fascinante prêtresse d’Ishtar (qui je peux bien vous l’avouer a troublé mes rêves adolescents 😉 )
En effet le travail en session m’apparaît comme une véritable plongée – qui ne va pas sans un certain nombre d’écueils. Car l’imaginaire veut vite prendre le dessus, d’autant plus que pour ma part, je ne suis pas un fan des objets, des bâtiments ni des lieux, ni de manière générale de tout ce qui pourrait paraître prosaïque. Car ce qui me touche le plus fortement et aiguillonne ma curiosité, c’est le rapport au sacré, à l’évolution, aux mouvements psychiques. Tout ce qui est arrêté et cristallisé me motive beaucoup moins. Cela peut me jouer des tours lors du travail en session, car très facilement, même lorsque la cible est un objet usuel et pratique, la connexion se fait à quelque chose de mythique et sacré pouvant se révéler être une fausse piste.
Fort heureusement, l’entrainement proposé par la méthode IRIS permet de prendre du recul, de faire la part des choses et de ne pas immédiatement lancer son « moteur » préféré. Dans ce travail, nous jonglons sans arrêt entre les intuitions et les constructions mentales. Tout l’art de l’intuitif – dialoguant avec son moniteur/intervieweur – est de pouvoir ramener de l’information non polluée par le mental.
Pour Oracle, c’était la première fois qu’en session je me retrouvais virtuellement sous l’eau. Quel bonheur de visiter les fonds marins sans avoir besoin d’un scaphandre. Intéressant aussi d’être à la fois sous l’eau et hors de l’eau, et de sentir que les lieux et les époques se télescopent (c’est courant en session).
Il me revient en mémoire un épisode qui m’a marqué lors du projet Dordogne, un projet lié à l’art pariétal préhistorique. Suite aux sessions effectuées à Paris pour ce projet, nous avons passé une semaine en Dordogne pour localiser les lieux importants décrits, les consensus, autrement dit les localisations géographiques identiques indiquées par plusieurs intuitifs.
Plusieurs intuitifs étaient donc sur place ; c’était même une équipe internationale. Il y avait un périmètre de plusieurs kilomètres carrés à explorer. Notre travail consistait à partir en aveugle sur un des lieux décrits en session et faisant consensus. Pour cela plusieurs équipes tournaient. Chaque équipe avait une voiture et son chauffeur, un moniteur et un intuitif. L’équipage était positionné à un endroit neutre en pleine campagne. La consigne donné à l’intuitif par le moniteur était : « emmène-nous sur la cible à explorer maintenant ».
Dans cette situation, pas d’autre solution pour l’intuitif que de « plonger » et de se laisser guider par ses ressentis. Après maints détours, nous nous sommes retrouvés sur un lieu qui me semblait adéquat. C’était à plusieurs kms du départ et j’aurais bien été incapable de dire où nous nous trouvions et quel trajet avait été effectué. Après un travail de description intuitive (une session sur place), nous sommes repartis pour trouver une autre localisation.
Quel n’a pas été mon étonnement au moment de quitter ce lieu de voir arriver exactement au même endroit – alors que c’était perdu en pleine nature -, un autre équipage guidé par Alexis Tournier, qui participait également au projet. Et j’ai appris le soir même qu’une troisième équipe est venue se positionner là par la suite ! Comme d’habitude, il n’y avait aucun échange d’informations entre les intuitifs, qui étaient en aveugle. La convergence des perceptions intuitives est toujours saisissante à observer, et plus encore lorsqu’elle se matérialise ainsi dans l’espace.
En conclusion, les sessions effectuées en archéologie intuitive, en dehors des éléments objectifs qu’elles peuvent produire pour faire avancer la science, amènent l’intuitif à se connecter à un monde vaste et beaucoup plus ouvert, où ses croyances deviennent relatives, et où prime la perception pure. Ce qui apparente ce travail à un parcours en développement personnel.
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